Cinq ans après son dernier match sous le maillot bleu, Kevin Séraphin a démontré dès sa première sortie qu’il serait un élément incontournable dans la réussite de la campagne 2017.

samedi 5 août 2017 à 23:18 par par Julien Guérineau, à Pau

On l’attendait avec curiosité. Il a répondu par un impressionnant double double : 11 points et 11 rebonds en 16 minutes. Kevin Séraphin a ravagé la raquette de la Tunisie pour lancer l’été des Bleus. 24 heures après un aller-retour express Pau-Barcelone pour y signer son contrat de deux ans avec le club catalan, le Guyanais a fait étalage d’une puissance dévastatrice. Dunks, rebonds offensifs, écrans, Séraphin a pris possession de la peinture avec l’envie de celui a qui beaucoup à prouver.

Depuis un quart de finale de triste mémoire aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, les chemins de Séraphin et des Bleus ne se sont plus croisés. "J’ai pris mes décisions par rapport à ma carrière et Vincent Collet a pris ses décisions par rapport au groupe", a-t-il sobrement commenté lors du media day à l’INSEP. Cet été, l’absence de Rudy Gobert puis le forfait de Moustapha Fall ont ouvert une voie royale à un joueur au potentiel sans cesse souligné mais jamais pleinement confirmé, malgré 7 saisons et 423 matches NBA. "C’est un retour et c’est le timing parfait", souriait-il en conférence de presse. "Je reviens avec ma génération. J’ai l’impression de n’être jamais parti."

Ce nouveau départ en sélection, Séraphin l’a préparé avec minutie. Il va précéder un grand changement avec son retour en Europe. Un choix dicté par un temps de jeu limité, aux Wizards, aux Knicks puis aux Pacers. "Je veux enfin prouver ce dont je suis capable. Et on verra dans deux ans. Je ne veux pas considérer cette signature comme un échec", insiste-t-il à propos de son arrivée au FC Barcelone, où il retrouvera Thomas Heurtel et Adrien Moerman. "Je ne vais pas attendre 34 ans pour jouer. La NBA c’est bien mais j’ai besoin de jouer."

Samedi soir il a pleinement exploité ces minutes qu’il recherche depuis si longtemps, imposant son physique de panzer à des Tunisiens incapables de rivaliser dans ce domaine. "Quand je suis venu la dernière fois j’avais 22 ans. En cinq ans j’ai progressé, j’ai mûri. Ce n’est pas simplement être physiquement au-dessus mais également être capable de lire le jeu", précise-t-il toutefois.

Meilleure évaluation des Bleus il passera un test plus sérieux la semaine prochaine à Orléans face aux grands gabarits croates et lituaniens. Avec la certitude que l'équipe nationale aura une carte à jouer dans trois semaines, à Helsinki puis Istanbul :  "Il y a un vrai potentiel. Même si on a perdu des joueurs et qu’on nous attend affaiblis je pense qu’on peut très bien jouer ensemble."