Le double champion d’Euroleague a fait parler son expérience et son talent pour se montrer décisif en fin de rencontre face à la Lituanie.

samedi 7 septembre 2019 à 20:22 par par Julien Guérineau, à Nankin

Il avait débuté sa Coupe du Monde dans la douleur : 3 points à 0/3 et 5 balles perdues en 18 minutes. Une partition à des années lumières de ses standards d’Euroleague. Immanquablement Nando De Colo était donc au coeur de plusieurs interrogations : sa forme physique, sa complémentarité avec Evan Fournier, son statut de remplaçant. Autant de questions que le nouveau joueur du Fenerbahçe Istanbul a fait taire en une petite semaine et trois matches, le dernier en date contre la Lituanie, conclu avec 21 points, 3 rebonds, 4 passes et un dernier fade-away décisif à 15 secondes du buzzer.

A 32 ans, De Colo a passé l’âge de se poser des questions. Du haut de ses 172 sélections, il a analysé la situation après l’Allemagne avec le pragmatisme détaché qui le caractérise : "C'était un match sans et à partir de là, il faut savoir quel joueur est dans le match et qui ne l'est pas pour arriver au plus important : gagner." La France ne fait que ça depuis le début de la compétition et De Colo semble avoir trouvé le rythme comme sixième homme de luxe. Une situation pas complètement inhabituelle pour celui qui a débuté à 10 reprises sur le banc en Euroleague avec le CSKA Moscou cette saison. "C'est un peu plus la mentalité européenne. Aux Etats-Unis, le cinq majeur a une importance beaucoup plus grande. Je l'expliquais à Evan Fournier dernièrement. Le cinq majeur est présent dans les temps forts du match et ce n'est pas forcément le début de la rencontre. Moi je dois juste trouver mon rythme dans l'équipe."

Samedi soir, il a surgi au diapason d’un Evan Fournier déchaîné lors des premières minutes. Et la deuxième lame s’est avérée aussi tranchante que la première. "On avait déjà vu qu’ils pouvaient jouer ensemble et c’est très positif. Toutes les grandes équipes ont besoin de fers de lance", s’est félicité Vincent Collet. "Evan était en transe au début. Je l’ai sorti pour ne pas qu’il prenne sa deuxième faute. Et quand Nando est rentré, il a pris le relais."

A la veille de débuter la compétition, Nicolas Batum avait souligné à quel point il trouvait Nando De Colo plus vocal que par le passé, plus impactant dans son discours. Une dimension que l’intéressé reconnaît, estimant que ses 5 années passées au CSKA Moscou avaient fait beaucoup pour son leadership. De ses mots et de ses shoots, l’Equipe de France aura encore besoin dans 48 heures face à l’Australie. Placée dans la partie de tableau la plus périlleuse de la Coupe du Monde, seule une victoire lui permettra d’éviter l’ogre américain en quarts de finale.