Deux ans après son dernier match avec les Bleus, Louis Labeyrie fait son retour en sélection.

mercredi 24 novembre 2021 à 00:17 par Propos recueillis par Clément Daniou

La dernière fois qu'on l'avait vu revêtir le maillot bleu, c'était lors de la dernière Coupe du Monde 2019 en Chine. Médaillé de bronze de ce qui fut la plus grande épopée depuis l'ère Parker, Louis Labeyrie est de retour en Équipe de France pour cette première fenêtre de qualification à la Coupe du Monde 2023. Dans un rôle de poste 4 fuyant qu'il affectionne particulièrement avec Valence, sa présence devrait faire le plus grand bien aux Bleus dans l'optique de remporter deux premières victoires importantes pour débuter. 

La dernière fois que vous avez porté le maillot bleu, c’était il y a deux ans pendant la Coupe du Monde. Quel est votre sentiment au moment de revenir ?

Ça fait toujours plaisir, surtout pendant la saison. Ça permet de faire une petite coupure mais de rester dans le basket avec des gars qui sont tes potes. Et surtout, reporter le maillot l’Équipe de France me rend très heureux.  

Vous revenez avec un statut différent qu’en 2019. Peut-on parler de vous comme d’un cadre dans cette équipe ?

Je ne pense pas pouvoir dire que je suis un cadre aujourd'hui. Je suis ici comme tout le monde. Je joue pour aider l’Équipe de France à se qualifier pour la Coupe du Monde 2023 et c’est tout. J’arrive avec mes qualités et je vais faire en sorte de remplir cet objectif.

Vous avez l’habitude du très haut niveau avec Valence avec qui vous jouez l’EuroLeague ou l’EuroCup depuis 2018…

Forcément, je pense que ça aide par rapport à des gars qui ont l’habitude de ne faire qu’un match par semaine en championnat de France. De pouvoir leur présenter certains profils de joueurs, des nations qui ont certaines particularités que tous ne peuvent pas connaître, c’est bénéfique. Sur ce plan, je peux être un cadre de cette équipe parce que j’ai fait le tour de l’Europe. Je suis conscient des forces et faiblesses de certains joueurs.

Cette année vous jouez seulement l’EuroCup avec Valence. Peut-on dire que c’est un mal pour un bien pour l’Équipe de France ?

C’est un mal pour un bien mais ça ne devrait pas être le cas. Je pense que la situation devrait être éclaircie. On n’a pas les mêmes Équipes de France sur les fenêtres que lors des compétitions, sportivement et éthiquement parlant ce n’est pas honnête. À titre personnel, être en EuroCup m’arrange pour jouer les fenêtres. Après j’aurais préféré jouer l’EuroLeague et participer malgré tout aux fenêtres (rires).

Les fenêtres de qualifications peuvent tout de même être un tremplin pour certains joueurs comme en 2019. Dans votre cas, performer pourrait vous permettre de réintégrer le groupe pour les compétitions l’été…

On vient tous avec cet objectif. Bien sûr en ne privilégiant pas les statistiques au collectif mais le sport de haut niveau ce n’est pas très démocratique. Je vais faire de mon mieux, on verra si ça me permettra de réintégrer cette équipe pour les grandes compétitions.  

Le secteur intérieur paraît costaud et complémentaire entre vous, Amath M’Baye, Amine Noua, Alexandre Chassang, Mam Jaiteh et Ismael Kamagate. Partagez-vous ce ressenti ?

Complètement. Après dans cette équipe, du poste 2 au poste 5 les joueurs sont grands et mobiles. La force de l’Équipe de France a toujours été notre composante athlétique et ce sera encore le cas.

Vous vous étiez montré à votre avantage lors des deux seuls matchs de Qualifiers joués avec les Bleus en 2017. Avez-vous les mêmes attentes quatre ans après ?

Non, le collectif avant tout. C’est ce que je vis à Valence où il y a pas mal de gros joueurs. Les statistiques ça aide toujours pour négocier ton contrat mais pour gagner un titre ce n’est pas le cas. Je vais apporter ce que je sais faire mais je veux d’abord faire gagner l’équipe. Si je fais -2 d’évaluation mais qu’on gagne ça me va très bien.

Comme en club, vous êtes prêt à faire des sacrifices pour gagner…

À Valence, il y a une vraie concurrence. Quand tu as 12, 14, 16 joueurs dans le roster, tes objectifs personnels passent au second plan. C’est la même chose en Équipe de France. Il y a des gens qui ont des dons naturels pour scorer comme Evan Fournier ou Nando De Colo donc ils ne vont pas jouer différemment qu’en club. En club on me demande des choses, je les fais du mieux possible et c’est pareil en sélection. Je m’adapte à ce que veut le coach.

La clé, c’est donc l’adaptation ?

Oui, et c’est aussi se dire qu’un jour tu feras un gros match mais que le lendemain ce ne sera pas le cas. C’est aussi faire son-auto analyse et ne pas être trop dur. Parfois tu peux penser que tu n’as pas été bon en faisant 6 d’éval mais on va te dire tout le contraire.

La force du Monténégro réside dans son secteur intérieur étoffé. Comment allez-vous aborder cette première rencontre ?

Ça va être compliqué parce que c’est une équipe qui joue toujours très dur. Ce sera à nous d’imposer notre rythme parce qu’ils ont du basket, de la taille et du tir. Après ça m’étonnerait que Todorovic puisse faire 8 minutes d’affilée à courir d’un bout à l’autre du terrain.