Revenu en Europe au Real Madrid en fin de la saison dernière, Vincent Poirier a retrouvé de grandes responsabilités dans un des meilleurs clubs du vieux continent.

mercredi 26 janvier 2022 à 16:49 par Propos recueillis par Clément Daniou

En ce moment, vous réalisez de belles performances comme face à Saragosse il y a 10 jours (Vincent a terminé MVP de la rencontre grâce à ses 19 points et 6 rebonds, ndlr). Dans quelle forme êtes-vous actuellement ?

Je me sens très bien, je suis responsabilisé. Tout va pour le mieux. 

Vous avez déjà scoré plus de 20 points plusieurs fois cette saison, chose qui n’était pas arrivée depuis la saison 2018-2019. À quel point vous sentez-vous revivre en Espagne ?

C’était le but lorsque je suis revenu en Europe et que j’ai signé au Real Madrid : reprendre du plaisir et jouer. Je suis aujourd’hui dans la meilleure équipe d’Europe, on est premier en championnat et en EuroLeague, on tourne bien. C’est vrai que je prends beaucoup de plaisir à venir ici tous les jours et à jouer. Il y a pire comme situation (rires).

Plus de 15 d’évaluation en 19 minutes en championnat, 12 en 18 minutes en EuroLeague, vous êtes encore plus rentable que la saison dernière en jouant moins. Est-ce le signe d’une réadaptation réussie au jeu à l’européenne ?

Oui, c’est vrai. Même si je suis un peu dans l’ombre d’Edy Tavares et de ses performances. On a deux profils différents mais quand je rentre je suis très efficace, je fais mon job. Mon rendement ne se voit pas toujours, ça se voit sur les statistiques quand tu t’y connais mais ça me va. Je suis ici pour gagner des titres et dans les grandes équipes il faut être prêt à faire des sacrifices, tout le monde ne peut pas jouer 35 minutes. 

À quel point être au Real implique d’être hyper performant sur un temps de jeu très court ?

Tu sais que derrière toi il y a des joueurs qui sont là. Ici tous les postes sont doublés voire triplés et c’est des joueurs du même calibre que toi. Si tu n’es pas bon il y a des joueurs qui peuvent rentrer et qui vont faire le taff. Il faut que tu fasses ton job du mieux possible. On dispose d'un effectif avec 15-16 joueurs, il faut être prêt et être très lucide sur le terrain.

C'est un peu la même situation en Équipe de France où il faut réussir à être productif derrière Rudy Gobert...

Oui c’est pareil. Si Rudy sort, il faut que tu sois performant parce qu’il peut revenir très vite sur le terrain. Ce sont des joueurs qui sont habitués à jouer beaucoup. On est trois sur le poste de pivot donc il faut être bon dans ce que tu sais faire. Dans les grandes équipes, ça se passe toujours comme ça. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’elles gagnent.

Pablo Laso joue souvent avec ses quatre Français ensemble, comment s’est créé la complémentarité sur le terrain ?

Je ne pense pas qu’il fasse exprès de faire jouer les quatre Français ensemble. Pour lui, on est des joueurs avant tout, il n’y a pas de formation spéciale français au Real. Quand il a besoin il nous met ensemble car c’est sûr qu’on a une certaine complicité par rapport aux autres, on se parle beaucoup en dehors du terrain, dans les vestiaires etc. Peut-être que ça joue aussi mais je ne crois pas qu’il fasse attention à notre nationalité quand il nous met ensemble sur le terrain.

Vous êtes, pour le moment, la meilleure équipe d'EuroLeague et d'ACB malgré une cascade d'absences, ça en dit long sur le potentiel du Real Madrid...

On l’a vu contre le CSKA Moscou où on était fortement diminué avec 8-9 joueurs absents et on gagne malgré tout. On se dit même que sans 10 joueurs, notre équipe resterait compétitive et qu’il peut se passer n’importe quoi. On l’avait dit dès le début de saison, nous on est là pour gagner, notre objectif ne change pas.