Arrivé l'été dernier à l'Olympiakos après une année remarquée avec LDCL ASVEL, Moustapha Fall a été sacré champion de Grèce.

lundi 20 juin 2022 à 14:17 par Propos recueillis par Clément Daniou

Cinq trophées entre l'ASVEL et l'Olympiakos, une médaille d'argent avec les Bleus aux Jeux Olympiques de Tokyo. À n'en pas douter, la carrière de Moustapha Fall a pris une nouvelle dimension. Arrivé à Athènes, dans un club considéré comme l'une des places fortes du basket européen, le géant de 2,16 m n'a pas mis longtemps avant de trouver ses marques. Titulaire tout au long de la saison, performant en EuroLeague où il a tourné à plus de 8 points et 5 rebonds de moyenne en 23 minutes seulement, la doublure de Rudy Gobert a été rapidement prolongé jusqu'en 2025. Juste avant de décoller pour la France, il nous a accordé quelques minutes. 

Il y a quelques mois, vous nous disiez vouloir "remettre l’Olympiakos sur le devant de la scène." Un Final Four de l'EuroLeague et deux trophées plus tard, on peut dire que vous avez réussi votre mission…

C’est cet objectif que j’avais. Je voulais être très compétitif en EuroLeague et on a fait le Final Four. De même que je voulais gagner des trophées en Grèce et ça a été un succès aussi. C’est le genre d’année satisfaisante.

Le doublé coupe/championnat en 2021 et 2022, une qualification pour le Final Four d'EuroLeague en 2022, un trophée de Meilleur Défenseur en 2021. Votre carrière semble avoir fait un énorme bond en avant depuis deux ans...

Depuis deux ans et mon arrivée à l’ASVEL, tout se passe pour le mieux. Je suis enfin dans des équipes compétitives, qui ont des objectifs élevés. Ça donne forcément un coup de boost à une carrière quand tu gagnes des titres.

Vous pensez que c’est uniquement dû au fait vous ayez rejoint un fort club ou il y a eu un déclic de votre côté ?

Généralement quand tu rejoins des grands clubs il y a aussi un staff plus compétent. Tu es plus suivi, tu es sans doute mieux entraîné, tu voyages dans de meilleures conditions. Ça aide pour performer. Donc je pense vraiment que c’est dû au fait que je joue dans une équipe plus compétitive. 

Vous avez eu 30 ans cette année, pensez-vous jouer le meilleur basket de votre carrière ?

Oui et non. Oui parce que je joue dans une grosse équipe. Je suis arrivé à un pic dans ma carrière même si je pense que j’ai encore une belle marge de progression. En même temps, est-ce que je peux dire que je joue le meilleur basket de ma carrière ? Dans les grands clubs, tu es souvent moins responsabilisé car il y a plus de concurrence. Tu n’as pas toujours les opportunités de faire ce que tu pourrais faire dans des clubs un peu moins huppés.  

Vous avez resigné jusqu’en 2025 avec l’Olympiakos, quelle a été votre réaction lorsque le club vous a proposé une prolongation quelques mois seulement après votre arrivée ?

C’est rare qu’un club comme l’Olympiakos signe longtemps les joueurs étrangers. C’est un signe que j’ai fait le taf. Surtout qu’on me l’a proposé très rapidement, au bout de trois ou quatre mois. Ça prouve que j’ai réussi à être bien vu par le club mais aussi par les fans en peu de temps. Ici, les fans ont un gros impact sur les décisions du club. J’ai mis tout le monde d’accord, c’est flatteur.

On vous voit souvent parler de l’Olympiakos comme du meilleur club en Europe ou encore partager des vidéos des fans à la sortie des matchs. Comment décririez-vous l’ambiance générale ?

Je n’avais jamais ressenti une telle ferveur. Même quand tu marches dans la rue, les gens viennent vers toi. En France ou ailleurs, personne ne me connaît réellement. Ici, tout le monde me reconnait partout, dans les restaurants ou ailleurs, comme des joueurs de foot. Les fans sont à fond. De toute façon, dès que tu bats le Pana tout va bien. Eux c’est ça leur objectif, tant que tu es meilleur que le Pana, ils seront derrière toi.

Le club n’avait plus remporté ce titre de champion depuis 2016, il est aujourd’hui de retour au premier plan…

C’était l’objectif du club. Ils voulaient revenir et frapper fort. L’année dernière ils n’étaient pas contents de leur saison en EuroLeague, ils ont donc recruté des joueurs à des postes clés et ça a vraiment fait la différence cette année. On a un noyau de joueurs qui sont partis pour rester un bon moment, je m’attends à ce qu’on soit encore compétitif dans les années à venir.

La saison a été longue, quel va être votre programme durant les prochaines semaines ?

Franchement, je ne sais même pas. Je n’arrive même pas à savoir si j’ai envie de partir à l’étranger, si j’ai envie de me reposer. Je n’ai pas eu le temps de vraiment y penser. Là déjà je rentre en France pour voir la famille à Paris et après on avisera.