La Lituanie (7 v – 1 d) et la France (6 v – 2 d) occupent les deux premières places de leur poule de qualification à la Coupe du Monde 2023 et veulent au plus vite valider leur billet pour l’Asie. Elles s’affrontent vendredi à 18h30 (en direct sur France 4 et BeIN Sports 2).

jeudi 10 novembre 2022 à 17:48 par Julien Guérineau, photo Hervé Bellenger/FFBB

Paradoxe du calendrier et illustration de la situation ubuesque du basket européen, une armée d’internationaux lituaniens et français s’affrontent ce jeudi soir, à l’Astroballe, pour un ASVEL-Zalgiris Kaunas, en Euroleague.

Loin de Lyon, à Panevezys, à plus d’une centaine de kilomètres de Kaunas, l’Equipe de France reprend une quête débutée il y a un an, à Pau et qui doit la mener à la Coupe du Monde 2023 (25 août-10 septembre). Son adversaire du jour, la Lituanie, présente le meilleur bilan de toutes les poules de qualification, avec l’Espagne, la Finlande et l’Allemagne, et un effectif légèrement moins original que celui des Tricolores. Quatre joueurs ont en effet disputé l’EuroBasket il y a quelques semaines même si, à l’exception de Mindaugas Kuzminskas, leader attendu de ce groupe, ils n’y avaient joué que des rôles de 10e, 11e et 12e homme assez anecdotiques.

Les Bleus, eux, ne peuvent compter que sur Andrew Albicy parmi les médaillés d’argent européens, et les circonstances font que l’escouade qui s’est envolée du Bourget jeudi matin est plus verte que jamais. "Parfois nous avions un certain socle mais c’est tributaire des signatures des uns et des autres", remarque Vincent Collet. "Des joueurs majeurs des dernières fenêtres comme Isaïa Cordinier, Mouhammadou Jaiteh ou Amath M’Baye ne sont plus disponibles." Cinq joueurs fêteront ainsi leur première sélection internationale pour ce choc au sommet, dont quatre dans le secteur intérieur. Difficile dans ces circonstances de se reposer sur autre chose que des qualités individuelles évidentes et un état d’esprit qui perdure depuis la mise en place du Team France il y a cinq ans. "Trois jours d’entraînement c’est très court, surtout quand l’équipe est autant en construction", note Vincent Collet. "Le socle défensif devra être bon non seulement pour les arrêter mais pour provoquer des pertes de balles pour pouvoir se projeter, ne pas accepter de jouer demi-terrain mais imposer un certain rythme."

La rencontre promet en effet d’être une opposition de style entre les avions de chasses tricolores, tout en vitesse et en verticalité, et une équipe balte bien plus au sol et dure au mal. Et si la Lituanie va également devoir se réinventer sans ses tours jumelles NBA Domantas Sabonis-Jonas Valanciunas, son basket collectif demeure une menace bien réelle. "Leur académie de jeu reste très forte", prévient Vincent Collet. "Ça joue vraiment bien, c’est rugueux, c’est dur. Dans le cadre d’un match à l’extérieur il faut être d’autant plus prêt pour ça. On a une équipe très jeune, donc sans expérience et il ne faudra pas être surpris. A chaque fois ils nous jouent de la même façon avec beaucoup de dureté dans les contacts, dans la contestation des déplacements sans ballon. Ils cherchent à ralentir parce qu’ils savent qu’on possède un avantage théorique de vitesse."

Meilleure défense des qualifications (62,4 pts encaissés), l’Equipe de France a les moyens de mettre en pratique les recommandations de son entraîneur. Mais elle doit également se souvenir qu’elle a baissé pavillon lors de ses deux derniers déplacements, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine. Briser cette série vendredi soir lui permettrait de faire un pas de géant vers la Coupe du Monde.