Preview Espagne-France : un classique revisité
Après deux succès face à des équipes aux ambitions continentales limitées, les Bleus changent de dimension à l’occasion d’un déplacement à Badalone pour y affronter l’Espagne, championne d’Europe en titre, jeudi à 21h (en direct sur La Chaîne L’Équipe).

L’affiche fait toujours saliver et remue les souvenirs, souvent douloureux. Le casting aura cependant bien changé pour la double confrontation France-Espagne qui attend les Bleus jeudi à Badalone et samedi à Paris. Les Tricolores, comme la Roja, ont vu s’éclipser une génération qui a livré bien des batailles (Nicolas Batum, Nando De Colo, Sergio Llull, Rudy Fernandez) et leurs successeurs ont tout à prouver au plus haut niveau international.
Les Espagnols ont dominé l’Europe (voire le monde) avec l’avènement des juniores de oro (Pau Gasol-Juan Carlos Navarro) au début des années 2000, bien relayés par la suite par quelques éléments d’exception comme Marc Gasol ou Sergio Rodriguez. Les troupes de Sergio Scariolo sont aujourd’hui en phase de reconstruction après leur élimination dès les poules à la Coupe du Monde 2023 comme aux Jeux Olympiques 2024.
Ils n’en demeurent pas moins des adversaires d’un autre standing que le Monténégro et la Grande-Bretagne, champions d’Europe en titre, après leur succès surprise en 2022, à Berlin. La France en avait fait les frais en finale, à Berlin. Cinq joueurs d’un côté (Luwawu-Cabarrot, Maledon, Okobo, Poirier, Yabusele) et sept de l’autre font encore partie des deux groupes en préparation pour l’EuroBasket. L’Espagne a chuté dès sa première sortie face au modeste Portugal (74-76) avant de corriger le tir contre la République Tchèque (87-73). Elle continue de proposer un basket made in EuroLeague sous la direction du sorcier italien Sergio Scariolo (huit médailles internationales dont cinq en or depuis 2009), qui dirigera sa dernière compétition cet été avant de prendre en main le Real Madrid.
L’héritage est conséquent et la culture inchangée : "On sent toujours cette volonté d’aller vers l’avant, un jeu en mouvement et plein de malice", note Frédéric Fauthoux. "Il y a des cultures de formation et les jeunes espagnols jouent comme leurs aînés." Mais au-delà des spécificités adverses c’est avant tout vers ses troupes que se concentre l’attention du sélectionneur. "J’attends plus de concentration dans le jeu, nous avons des relâchements assez nets à certaines périodes, en attaque comme en défense. On arrive à stopper plutôt mais bien mais nous devons être plus efficaces offensivement."
Une montée en puissance qui s’accompagne également des dernières interrogations sur la constitution d’un groupe où figurent encore 14 joueurs. "C’est la difficulté pour bien asseoir nos bases. Il faut progresser collectivement tout en faisant des choix individuels et les joueurs ont envie de montrer de quoi ils sont capables. Chaque joueur mérite d’aller au bout mais ça ne sera pas le cas et on choisira les meilleures complémentarités." Partir avec trois meneurs, grandir l’équipe, les options sont multiples et la double confrontation espagnole permettra de les finaliser.