Yabusele, suivez le guide
Les Bleus ont pris leurs quartiers à Athènes pour trois jours, avec comme capitaine, et joueur le plus capé, le nouveau pensionnaire des Knicks, Guerschon Yabusele.

L’Équipe de France s’est envolée vendredi matin pour Athènes où elle disputera dimanche (19h, en direct sur La Chaîne L’Équipe) son dernier match de préparation pour l’EuroBasket. Après un déjeuner tardif rapidement expédié, elle a pris la direction de l'OAKA pour s'entraîner. Frédéric Fauthoux avait auparavant livré ses derniers arbitrages pour retenir 12 joueurs et fait confiance au groupe qui s’était rassemblé à l’INSEP fin juillet. Le départ sur blessure de Vincent Poirier a réduit la rotation intérieure et privé un groupe déjà très jeune de son doyen. Une double réalité qui responsabilise encore un peu plus Guerschon Yabusele, choisi comme capitaine des Bleus.
Ce dernier, après avoir raconté pour la 774e fois son dunk sur LeBron James en finale des Jeux Olympiques à Paris, et toujours avec le sourire, tente de se projeter vers demain. "Il faut que je passe à autre chose… mais forcément c’était unique", explique-t-il. "Et tout ce que ça a engendré derrière. L’année a été assez folle pour moi mais j’essaye de continuer à avancer et je regarde devant moi." Difficile cependant d’échapper à une action iconique qui a marqué les esprits et qui le poursuivra pour le reste de sa carrière. Le cliché était encadré dans son appartement de Philadelphie et Yabusele demeurera pour l’éternité l’homme qui a postérisé celui qui concurrence Michael Jordan pour le titre de plus grand joueur de tous les temps. "On ne m’arrête que pour ça", sourit-il. "Je ne sais plus combien de photos du dunk j’ai signées. Les gens avaient les posters quand j’arrivais dans les salles."
Le moment a changé sa vie et lancé une deuxième carrière pour Yabusele, qui a fait son retour en NBA, cinq ans après l’avoir quittée par la petite porte, privé de temps de jeu avec les Boston Celtics. Depuis, le dancing bear est devenu l’un des meilleurs postes 4 du Vieux Continent avec l’ASVEL puis le Real Madrid et un cadre incontournable de l’Équipe de France, présent sur toutes les campagnes depuis sa première sélection en février 2020. Au sein d’un groupe extrêmement inexpérimenté, il est le joueur le plus capé (56 sélections) et l’un des quatre rescapés des Jeux Olympique de Paris 2024 : "Ça me fait rire de penser que je suis un des plus anciens mais c’est comme ça… J’ai dix ans de plus que Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr. Mais c’est sympa, je connais bien les gars. J’ai l’impression d’être avec tous mes copains, les affinités sont assez spéciales."
Pour regagner sa place en NBA, le natif de Dreux a parié sur lui-même en paraphant un contrat d’une seule année avec les Sixers et en payant de sa poche une partie du buyout fixé par le Real. Un pari gagnant puisque si la franchise de Pennsylvanie a vécu une saison noire, bien éloignée de ses rêves de titre, les circonstances ont permis à Yabusele de s’installer solidement dans la rotation et de convaincre les New York Knicks de lui offrir un contrat de deux ans cet été. "Des joueurs venaient me féliciter en plein milieu du match pour mon retour en NBA", s’étonne-t-il. "La période était difficile avec Philly mais au moins il y avait un côté positif."
Rassuré sur son avenir, Yabusele s’est plongé avec ambition dans la campagne 2025 et rêve de connaître un autre métal après ses deux finales olympiques et sa finale européenne en 2022. "On sait que cette compétition peut nous lancer pour les années à venir", estime-t-il, également conscient que les Bleus ne partiront pas avec les faveurs des pronostics, alors que la Serbie détruit méthodiquement tous ses adversaires en préparation. Samedi dernier, à l’issue d’une première mi-temps ratée contre l’Espagne, il a haussé le ton, tout comme d’autres dans le vestiaire. "On peut se dire les choses dans ce groupe", précise-t-il. "Théo Maledon a parlé, Matthew Strazel, le coach évidemment. Moi je vais conserver le même rôle que j’ai depuis que je suis en Équipe de France. J’essaye de venir avec la bonne attitude, positif, sans me soucier de mes performances individuelles."
Celui qui a déjà prévenu que "notre défense va dicter l’attaque" sait également qu’il sera amené à passer des minutes sur le poste 5 pour préserver des fautes les deux autres pivots tricolores ou pleinement exploiter une configuration small ball qui a déjà fait ses preuves. Une option que la France pourra tester une dernière fois, contre la Grèce de Giannis Antetokounmpo, avant le début de l’EuroBasket jeudi prochain face à la Belgique.