Après sa saison de haute volée avec l’ASVEL et sa signature au Real Madrid, Théo Maledon était attendu comme un des leaders des Bleus. En préparation, il a déjà battu son record de points et de passes décisives en Équipe de France.

lundi 25 août 2025 à 09:39 par Julien Guérineau

Il était attendu comme le successeur de Tony Parker à la mène. Champion d’Europe U16, vice-champion du Monde U17, propulsé chez les Bleus alors qu’il n’avait que 17 ans (septième joueur le plus jeune de l’histoire), Théo Maledon a ensuite connu quelques détours avant de revenir en force dans le concert du basket européen… et en sélection. Et cette fois avec un statut radicalement différent de celui qu’il a connu lors de l’EuroBasket 2022 (3 entrées en jeu en 9 matches). Depuis, le jeune homme a clos (temporairement ?) un chapitre NBA qui l’avait vu signer une saison rookie prometteuse avec un Thunder en reconstruction (10,1 pts en 27’) avant de voir son rôle se réduire et de naviguer ces deux dernières saisons entre les Hornets, les Suns et la G-League.

A l’été 2024, à 23 ans seulement, Maledon a choisi de rentrer en Europe et n’a pas tardé à confirmer que son talent n’avait en rien disparu. Élu dans la All-Euroleague second team (17,0 pts, 4,6 pds), son passage à l’ASVEL l’a remis sous la lumière et le Real Madrid s’est empressé d’en faire son chef d’orchestre pour la rentrée. "Cette année j’estime que j’ai joué le meilleur basket de ma carrière, même par rapport à OKC quand j’avais un temps de jeu plus que correct. Ce que j’ai fait n’a rien à voir", estime-t-il.

Présent lors de la préparation des Jeux Olympiques mais non retenu par Vincent Collet, le néo-Madrilène a fait son retour chez les Bleus en février dernier et s’est présenté à l’INSEP le 29 juillet avec le rôle potentiel de meneur titulaire de la sélection. "Mais je ne pense pas avoir plus de pression que ça", balaie-t-il. "Surtout après ma saison avec l’ASVEL. J’aborde les choses un peu de la même manière. Je me concentre sur ce qu’il y a devant moi. Et puis en Équipe de France, les objectifs personnels il faut les mettre de côté." Le forfait de Matthew Strazel le place cependant face à de lourdes responsabilités. Et à Athènes, Théo Maledon a parfaitement répondu aux attentes en égalant son record de points (16 avec un parfait 100% aux tirs comme aux lancers-francs) et en signant sa meilleure évaluation en sélection (21). "Théo a été très efficace dans l’agressivité, le tir, la mise en place", juge Frédéric Fauthoux. "Si on veut aller loin il va falloir que les joueurs soient à leur top niveau. On a des résultats quand les top joueurs sont bons."

Deux semaines après avoir joué les distributeurs (8 passes décisives en 15 minutes contre la Grande-Bretagne), Maledon a activé un autre registre contre la Grèce, preuve de sa nouvelle confiance en lui. "En NBA, j’ai continué à progresser tout en attendant l’opportunité de le montrer. Avec l’ASVEL j’ai pu retranscrire ce que je faisais à l’entraînement dans les matches. Ce que j’ai pu vivre en EuroLeague m’a beaucoup aidé. Notamment dans le leadership ou quand il fallait prendre des tirs clutch en fin de match." Plus puissant que jamais physiquement, tout en contrôle, le 34e choix de la draft NBA dégage une impression de maîtrise qui valide ses choix de carrière. "Quelques joueurs m’ont parlé du fait de revenir", sourit-il. "Le fait d’avoir performé a permis d’ouvrir les yeux de certaines personnes qui étaient dans ma situation."