L’Équipe de France débutera la campagne de qualification à la Coupe du Monde 2027 fin novembre avec un effectif de 14 joueurs. Freddy Fauthoux revient sur ses choix.

vendredi 24 octobre 2025 à 14:15 par Julien Guérineau

Comment cette liste pour le lancement des qualifications à la Coupe du Monde 2027 a-t-elle été construite ?

Il y a un an c’était une prise de fonction pour moi et l’occasion, contre Chypre, de faire une large revue d’effectif et voir beaucoup de jeunes joueurs français. Un an après, des choses ont évolué… et beaucoup de ces jeunes sont partis. Le match contre la Belgique et celui face à la Finlande seront deux matches très difficiles parce que leur équipe, par rapport à celle de l’EuroBasket, n’aura pas beaucoup évolué à part 2-3 éléments. De notre côté, il n’y aura aucun joueur qui était présent à l’EuroBasket. Dans ce contexte, il était important de rappeler des éléments présents en novembre dernier : Hugo Benitez, Adam Mokoka, Nicolas Lang, Axel Bouteille et Andrew Albicy. Cela nous donne une certaine assise. Le retour d’un joueur comme Louis Labeyrie comme l’arrivée de Killian Tillie sont également des points importants pour lancer ce long chemin vers la Coupe du Monde.

Jusqu’à présent la France avait disputé les fenêtres FIBA sans faire appel à des joueurs pouvant rejoindre le groupe entre deux rencontres. Pour quelles raisons avez-vous souhaité faire appel à Matthew Strazel et Bodian Massa ?

Ce sont deux joueurs qui ont connu les fenêtres en février. Matthew Strazel aurait dû disputer l’EuroBasket sans sa blessure. On sait à quel point il est essentiel pour l’Équipe de France. Ce n’est évidemment pas l’idéal que de faire deux entraînements et un match alors qu’un groupe s’est déjà créé. Mais on se doit de mettre toutes les chances de notre côté pour avoir l’équipe la plus compétitive en Finlande. On verra qui seront les 12 en fonction de la performance réalisée contre la Belgique et en étant très transparents vis-à-vis des joueurs. Cela a été un vrai débat quant à savoir s’il était préférable de conserver l’équipe intacte entre les deux matches ou pas. Il y a des exemples pour et des exemples contre, je ne pense pas qu’il y ait de vérité absolue.

Dans un mois vous lancerez votre quatrième rassemblement avec les Bleus… avec quatre équipes différentes. Est-ce frustrant pour un entraîneur ?

C’était connu en amont. Ce n’est pas grave même s’il est dommage de ne pas pouvoir créer des automatismes comme une vraie équipe. Quoi qu’il arrive, il faudra à un moment resserrer pour déterminer une vraie colonne vertébrale. Sélectionneur, c’est s’adapter aux circonstances. Il faudra gagner tout de suite. Notre chance c’est la qualité de notre réservoir et le fait que beaucoup d’équipes espagnoles ont rejoint la BCL de la FIBA, nous permettant de piocher dans ces effectifs. Je trouve l’équipe très intéressante et compétitive mais elle n’aura, comme la dernière fois, que 4-5 entraînements pour construire un collectif.

Allez-vous insister auprès des joueurs sur la responsabilité qui est la leur avant de débuter une campagne décisive dans l’optique de Los Angeles 2028 puisque c’est à la Coupe du Monde que se détermineront les qualifiés ?

Ce sera mon discours. J’ai tiré beaucoup d’enseignements de cet été et il est possible que la sélection se fera différemment, dans le futur, sur certains postes. Je vois que les nations qui vont loin s’appuient sur des joueurs très spécialisés, sur des joueurs qui parfois jouent peu mais dans un rôle bien précis. Donc il n’est pas impossible que ces joueurs qui commencent l’aventure des qualifications soient à la Coupe du Monde au Qatar dans deux ans si nous nous y qualifions.