France-Grande Bretagne : les Bleus prennent de la hauteur
Après un premier quart-temps emprunté les Bleus ont haussé le ton et réussi à lâcher les chevaux pour exploiter leur vitesse et leurs qualités athlétiques. A Pau ils remportent leur deuxième succès de la préparation, face à la Grande-Bretagne (74-67).
Frédéric Fauthoux et son staff ont donc tranché vendredi et annoncé à trois joueurs qu’ils ne poursuivraient pas l’aventure vers l’EuroBasket. Ousmane Dieng et Moussa Diabaté, qui ont connu leur première sélection face au Monténégro en Vendée, et Frank Ntilikina, double médaillé d’argent olympique, ne seront pas en Espagne la semaine prochaine. Un moment délicat humainement comme sportivement mais inévitable lors d’une préparation débutée à 18.
Les joueurs retenus étaient tous donc mobilisés dans la chaleur insupportable du Palais des Sports de Pau, exception faite de Sylvain Francisco, ménagé pour une contusion à l’épaule. Parmi eux Isaïa Cordinier, Elie Okobo et Mouhammadou Jaiteh restés en civil il y a quatre jours. Des changements mais un début de rencontre à ranger dans la catégorie poussive, marqué par une grande maladresse et une difficulté à trouver d’autres solutions que des initiatives individuelles pas vraiment couronnées de succès. En face, Akwasi Yeboah, anonyme globe-trotter aperçu deux saisons en Pro B, alimentait la marque et après cinq minutes stériles (5-10), Frédéric Fauthoux, acclamé par le public palois à la présentation des équipes, grillait son premier temps-mort.
L’élégante entrée en jeu d’Alexandre Sarr et de son compère de la génération 2005, Zaccharie Risacher, rééquilibrait les débats et un sublime dunk renversé du numéro un de la draft 2024 faisait passer le premier frisson dans les tribunes. Un peu maigre cependant pour un groupe qui nourrit des ambitions de médaille et que le public attend à la hauteur de ses performances olympiques. Pour l’heure, la France ne propose que des flashes. Un contre monumental de Guershon Yabusele pour trouver du jeu rapide conclu par Timothé Luwawu-Cabarrot. Un mouvement tout en technique poste bas de Mouhammadou Jaiteh. Des promesses mais pas encore de constance, notamment offensivement. Contre des Britanniques en manque de talent, la pression tricolore et la profondeur de banc sont suffisantes et à l’usure un premier écart se construisait à la pause (35-27).
Et le début de deuxième mi-temps confirmait l’analyse livrée par Timothé Luwawu-Cabarrot en arrivant en Béarn : "Le focus doit être en défense. Si on arrive à défendre et avoir des ballons rapides, on aura de la relance et dans ce domaine on est imbattables." Des contre-attaques éclairs offraient successivement des dunks au duo d’intérieurs Jaiteh-Hoard puis un tir primé en transition à Risacher (47-36). Les avions de chasse étaient dès lors de sortie avec une envolée de Bilal Coulibaly qui mettait la perfide Albion dans les cordes. Elle ne reverra plus son adversaire du soir.
Un léger relâchement sur ses shooteurs limitait la casse mais la différence de standing demeurait évidente entre deux équipes aux aspirations bien éloignées. Après le basket classique et chirurgical du Monténégro, la Grande-Bretagne a offert un style radicalement différent. La France s'est adaptée et a laissé entrevoir un potentiel séduisant, offrant un festival de finitions en haut altitude à ses 7 000 supporters. Sa double confrontation avec l'Espagne, jeudi et samedi, en dira cependant un peu plus sur ses capacités réelles. En attendant, les joueurs ont droit à trois jours de break avant de remettre le métier sur l'ouvrage.
